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Chapitre 4: "Le soir de Noël j'ai fait une grosse boulette, j'ai fait une grosse boulette, j'ai fait une grosse boulette, j'ai fai

Quelques jours après la capture des six tapettes fluos, le Seigneur Jean revint de son voyage sur le continent. Il réunit son équipe à la taverne pour lui conter ses mésaventures. Le Seigneur Daniel arriva le premier, et sans même prendre la peine de dire bonjour, posa la question cruciale de chaque début de réunion:
"Bon, on prend quoi à grailler aujourd'hui?
- Commandez ce que vous voulez, moi je ne mangerai pas; je me suis fait péter le bide le soir du réveillon, et depuis je ne peux plus rien avaler!
- Comme vous voulez! Tavernier, une carafe de jus de pomme qui pique et de la charcuterie!
- Ça marche! répondit ce dernier."
Quelques minutes plus tard, le Répurgateur et Angharad firent leur apparition dans la taverne. Tout le monde s'assit et le Seigneur Jean commença son récit.
"Alors déjà, le voyage a été terrible! A l'aller, j'ai fait une halte à Airedo Toroute, le royaume du Seigneur Guinaire, où j'ai rencontré des bestioles qui dépassaient l'entendement tellement elles étaient énormes et hideuses: des cafards géants. J'ai dû les combattre sans Guinaire, car il était parti en quête dans une contrée voisine. Dans ce petit royaume se mêlaient des voyageurs venus des quatre coins du continent, et des odeurs putrides... Un mélange d'urine, de vomi... Une infection... Bref, vous l'aurez compris, je ne suis pas resté longtemps. Le reste du voyage fut sans embûches et quand je suis arrivé on m'a accueilli à bras ouverts et le buffet était déjà dressé: du saumon, des rôtis, des pommes de terre, du bon vin... Que de la bonne bectance! Nous avons bu, nous avons rit, nous avons mangé... Mais ça, c'était avant le drame. La nuit de Noël approchait et tout le monde savait ce que cela allait engendrer: l'arrivée du monstre barbu tout de rouge vêtu et de son cortège de rennes diaboliques. La légende raconte que le premier de ces animaux a un nez aussi rouge que le sang. Après les maints combats que j'avais mené auprès du Seigneur Daniel et du Répurgateur, je me suis dit que je pouvais lui aussi me le farcir, histoire de ne pas perdre la main et de digérer le demi-boeuf que je m'étais tapé au repas. Minuit arriva, et les clochettes diaboliques se firent entendre. J'attendais dans le salon quand il fit son apparition. Sa technique était simple: il descendait par la cheminée, enchantait les gens avec une ritournelle de son cru qui les plongeaient dans un profond sommeil, et piquait tout ce qu'il pouvait dans la baraque. Heureusement, j'avais mit dans mes oreilles le persil que le Seigneur Karadoc m'avait laissé; son enchantement n'eut donc aucun effet sur moi. A peine avait-il mit un pied hors de la cheminée que je l'attrapais et lui démontais sa tête à coups de masse. J'y mettais tellement d'entrain que je me suis surpris à chantonner "A la volette" pendant que je lui tabassais la gueule. Sauf que... Je me suis rendu compte le matin que j'avais fait une grosse connerie...
- Mais attendez... fit le Répurgateur.
- Quoi?
- Vot' bonhomme, on lui a fait sa fête!
- Oui, même qu'y était dans ma taverne et que j'l'ai assommé pour l'amener au Seigneur Daniel! s'exclama le tavernier.
- Je l'ai torturé et je l'ai donné à cramer au Répurgateur... fit ce dernier.
- Est-il possible qu'ils fussent deux? demanda Angharad.
- Eh bien faut croire que oui... dit le Seigneur Daniel.
- Euh ça vous ennuierai que finisse mon récit? s'exclama le Seigneur Jean un tantinet énervé.
- Pardon, allez-y cher ami!
- Merci! Donc, je disais, c'est le matin que je me suis rendu compte que j'avais fait une grosse boulette. Quand les mômes se sont levés pour réclamer les cadeaux du Père Noël, là j'ai su que j'avais fait une belle connerie... J'ai décidé de rentrer au bercail avant d'en faire une autre.
Un temps.
- Tiens d'ailleurs, tant que j'y pense, je vous ai ramené des cadeaux! Seigneur Daniel, je vous ai ramené la hotte de ce vieux débris, elle vous sera utile. Et vous cher Répurgateur, le renne au nez rouge; parait que ça crame bien ces bêtes là!"

Fin.

(l'avez vu avec son grimoire maléfique ?)